Aller au contenu
Naviguez
sur notre carte interactive
Partager

« Serge Atlaoui, une journée particulière » par Sandrine Ageorges-Skinner

Serge Atlaoui

Une journée particulière

Le 12 février 2025

«Aujourd’hui Serge Atlaoui remettait son destin entre les mains de la justice française, mais pas uniquement le sien mais aussi celui de sa famille. Il a du se sentir plus en sécurité qu’entre les mains de la justice indonésienne qui l’a injustement condamné à mort parce qu’il est bien plus facile de condamner des étrangers pour prétendre enrayer un trafic de drogue à l’échelle mondiale, pour donner l’exemple et pour amplifier la propagande des peines « lourdes » qui n’aboutissent à rien d’autre qu’à d’immenses souffrances inutiles et des dommages collatéraux dont personne ne parle.

Une journée particulière dans une salle d’audience à Pontoise, le voir « pour de vrai » dans le box des accusés, nerveux mais presque rassuré d’être enfin là, mâchant nerveusement un chewing-gum, dans l’attente de son devenir, souriant à sa femme, Sabine, avec quelques petits gestes, un sourire tendre et sans doute la déception de ne pas revoir enfin son fils. Mais Sabine a, à juste titre, choisi de protéger cet enfant d’une exposition médiatique qui n’a rien à voir avec la relation père/fils et qui pourrait le fragiliser dans un contexte déjà incertain et déstabilisant. Dans cet environnement, je me suis revue assistant à de nombreuses audiences avec et pour Hank, et je me suis me remémoré ces moments d’espoir fou, d’attente et d’angoisse aussi. Tout ce que les femmes de condamnés à mort vivent quotidiennement dans la solitude et l’indifférence générale.

Cette journée a été pour moi un méli-mélo de grande joie et de tristesse. Je sais que si Hank avait été vivant, il se serait sincèrement réjouit du retour de Serge en France avec l’espoir qu’il retrouve enfin les siens après toutes ces années si dures et si loin. Il est difficile de mettre des mots sur ces années d’attente, d’angoisse, de déception, ce sentiment d’impuissance qui finit par se transformer en culpabilité, ne pas faire assez, ne faire assez bien ou assez vite. Pourtant la vie des femmes de condamnés à mort se conjuguent avec le stress et l’indifférence et c’est ce qui reste le plus dur à gérer parce que le quotidien, lui, défile comme si de rien n’était alors que l’autre souffre loin, si loin qu’il en oublie ce que vivent ses proches. Au fil du temps, les attentes de condamnés à mort sont de plus en plus déconnectées de la réalité de leurs proches dans le monde « libre ». Leurs exigences et leurs attentes sont de plus en plus difficiles à gérer et à digérer. Mais il faut tenir, il n’y a pas le choix parce qu’il n’est pas envisageable de baisser les bras face à la peine de mort, cette ignominie que de nombreux politiques s’approprient comme la solution miracle à la criminalité dont ils nourrissent leur propagande nauséabonde.

Lors de cette audience, nous avons entendu parler de droit et de lois, mais comme d’habitude rien pour les invisibles qui se battent en silence et ça m’a un peu fendu le coeur de constater que cette donnée-là n’est jamais prise en compte et que globalement tout le monde s’en moque.

Mais avant tout, c’est la vie qui compte. Alors aujourd’hui quand que je regardais Serge dans son box derrière une vitre, je pensais à Hank, à tout ce qui nous a été volé, à toute la souffrance qu’il a endurée et à la fin tellement injuste de sa vie. Néanmoins, j’ai un énorme sourire au coeur parce que Serge est aujourd’hui en France, qu’enfin il va peut-être bénéficier d’une justice digne de ce nom, qu’il va pouvoir partager de nombreuses expériences avec son fils et sa femme après tant d’années de sacrifices réciproques.

Aujourd’hui était une journée particulière, d’espoir dans un monde sans dessus-dessous où l’humanité semble avoir perdu tous ses repères.

Alors Serge, Sabine, Yacine, tenez-bon parce que vous tenez enfin le bon bout de la vie et la joie d’être ensemble.

Je pense à vous ce soir avec le coeur plein d’espoir.»

Sandrine Ageorges-Skinner, militante abolitionniste engagée depuis son plus jeune âge, est également administratrice d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM)
Plaidoyer
février 2025
Après avoir passé deux décennies dans les prisons indonésiennes dont près de 18 ans dans…
cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china cheap nba jerseys from china wholesale nba jerseys from china discount nba jerseys from china