La situation de la peine de mort en Iran est alarmante : avec au moins 267 exécutions en 2020, l’Iran est l’État qui exécute le plus au monde par rapport à sa population. Le 13e Rapport annuel sur la peine de mort en Iran, réalisé par Iran Human Rights (IHR) et ECPM, évalue et analyse les tendances liées à cette pratique afin de fournir des recommandations adaptées et d’engager un dialogue constructif.
Sa publication intervient dans un climat inédit marqué par les conséquences dramatiques de la pandémie de Covid-19, pendant laquelle l’Iran a non seulement poursuivi les exécutions, mais a aussi utilisé la peine de mort comme un outil de répression contre un grand nombre d’opposants au régime politique actuel.
Néanmoins, ce rapport montre à quel point la population iranienne conteste les pratiques du régime. Le soutien de l’opinion publique à la peine de mort a fortement diminué, tandis que la tendance à la diya (prix du sang) et au pardon a considérablement augmenté par rapport aux années précédentes. Le peuple demande désormais aux dirigeants de faire preuve de transparence et de responsabilité, ce que la communauté internationale devrait plus que jamais soutenir.
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Le rapport annuel sur la peine de mort fournit une évaluation et une analyse des tendances de la peine de mort en 2020 en Iran. Il présente le nombre d’exécutions en 2020, la tendance par rapport aux années précédentes, le cadre législatif et les procédures, les charges, la répartition géographique et une ventilation mensuelle des exécutions. Les listes des femmes et des mineurs exécutés en 2020 sont également incluses dans les tableaux.
Le rapport étudie également le mouvement abolitionniste en Iran, notamment le mouvement du pardon et sa contribution à la limitation du recours à la peine de mort, la campagne en ligne « #don’t execute » lancée organiquement pendant la pandémie de COVID-19 pour sauver la vie de manifestants dans le couloir de la mort, ainsi que la promotion de la peine de mort par les autorités et la répression des défenseurs des droits de l’homme et de la société civile.
Ce rapport est le résultat du travail acharné d’un grand nombre d’acteurs qui ont participé à l’élaboration du rapport, à la documentation, à la collecte, l’analyse et la rédaction de son contenu. Il a été complété et perfectionné notamment par des sources de l’IHR en Iran qui, en faisant état d’exécutions inopinées et secrètes dans les prisons de 26 provinces différentes, prennent un risque important.
En 2020, année de l’extraordinaire et bouleversante pandémie mondiale de COVID-19, la plupart des pays se sont battus pour sauver des vies sans aucune considération de concurrence et d’antagonisme.
Pendant cette période, l’Iran a non seulement continué à exécuter, mais a plus que jamais utilisé la peine de mort pour réduire la liberté de parole et d’expression, notamment comme un outil de répression contre les manifestants, les groupes ethniques minoritaires (Kurdes et Baloutches) et tout opposant ou intellectuel indépendant.
À l’occasion du lancement du rapport, Vida Mehrannia, l’épouse du docteur Ahmadreza Djalali, intervient sur la situation de son époux, condamné à mort en Iran depuis 2016.
Ce rapport a été réalisé par Iran Human Rights (IHR) avec le soutien d’ECPM.
Depuis 2012, IHR et ECPM travaillent ensemble pour la publication, la diffusion internationale et la circulation des rapports annuels sur la peine de mort en Iran.