La Coalition congolaise contre la peine de mort, la FIACAT, ECPM et l’ensemble des signataires dénoncent la décision du gouvernement de la République Démocratique du Congo de lever le moratoire sur les exécutions en vigueur depuis 2003. Cette décision a été annoncée en date du 13 mars 2024, à travers une note circulaire rendue publique par la ministre d’Etat, ministre de la Justice et garde des Sceaux.
À cet effet, les organisations et personnes signataires affirment que l’exécution des condamnés à mort n’aura aucun effet dissuasif sur le terrain et va, au contraire, nourrir des idées fausses et dangereuses selon lesquelles la peine de mort pourrait contribuer à mettre fin à la guerre et aux atrocités à l’Est de la RDC et résoudre les causes profondes de la criminalité urbaine.
Elles demandent au Président de la République et Magistrat Suprême d’assurer le respect des droits humains, dont le premier d’entre eux, le droit à la vie, en refusant d’exécuter cette peine. Elles rappellent également que la lutte contre l’impunité ne pourra se mener qu’à travers l’assainissement du système judiciaire et le respect des normes régionales et internationales en matière de procès équitable. La peine de mort ne sert ni la justice ni la paix.
Alors que le continent africain suit une dynamique abolitionniste unique, les signataires rappellent que la RDC est, à ce jour, l’un des deux derniers Etats d’Afrique centrale à ne pas avoir aboli la peine de mort. Au regard de son histoire, si la RDC décidait d’abolir la peine de mort, elle s’inscrirait comme un véritable exemple aussi bien en Afrique que dans le monde.
Fait à Kinshasa, le 05 avril 2024