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Peine de mort : les voix s’élèvent pour l’abolition au Moyen-Orient

Les 11 et 12 juillet 2023, lors du 4e Congrès régional sur la peine de mort à Amman en Jordanie (#4RC_EPCM), l’équipe d’ECPM est allée à la rencontre de celles et ceux engagé·es dans le combat abolitionniste au Moyen-Orient. Nous avons enregistré six voix, six témoignages précieux, véritables indicateurs du chemin à suivre pour progresser vers l’abolition de la peine capitale dans cette région marquée par une histoire tumultueuse.

Mohamad Habash, Directeur du Centre d’études islamiques de Damas (Syrie)

En tant qu’expert dans l’étude du Coran Mohamad Habash est venu décrypter les alternatives à la peine de mort proposées par la Charia lors de la session plénière faisant l’état des lieux de la peine capitale et les attentes des militant·es abolitionnistes dans la région. « Je suis convaincu que la Charia est suffisamment souple pour éviter le châtiment corporel », a-t-il insisté lors de son intervention.

Amal Faqih, Directrice du Centre médiatique pour les droits humains et la démocratie en Palestine (SHAMS)

Amal Faqih est intervenue au 4e Congrès régional pour rappeler que la sensibilisation est un moyen d’action efficace pour lutter contre l’instrumentalisation de la peine de mort à des fins politiques. Avec son organisation SHAMS, son combat s’articule autour de deux volets : d’abord, elle vise la sensibilisation grand public en soulignant le regard des nouvelles générations sur la peine de mort à travers l’art, le témoignage ou encore le documentaire, puis elle travaille au niveau institutionnel, en produisant notamment des rapports destinés à lutter contre la désinformation sur l’utilisation de la peine de mort.

Hala Ahed, Avocate jordanienne, Lauréate du prix 2023 pour les défenseur·euses des droits humains menacé·es, décerné par Front Line Defenders

Hala Ahed a modéré la session consacrée aux différents groupes de populations (minorités ethniques et de genre, les étrangè·res, les femmes, les enfants et les travailleur·euses migrant·es) affectés de manière disproportionnée par la peine de mort. Elle a notamment interrogé les panelistes sur les moyens de faciliter l’accès à l’aide juridique et le renforcement de l’impartialité du système juridique pour éviter toutes formes de discriminations.

Alexis Le Cour Grandmaison, Ambassadeur de France en Jordanie (France)

Alexis Le Cour Grandmaison est intervenu lors de l’ouverture du congrès régional, pour rappeler que l’abolition universelle de la peine de mort constitue l’une des priorités de la diplomatie française et européenne, qu’elle aborde toutefois avec beaucoup de modestie, étant l’un des derniers pays d’Europe à avoir retiré la peine de mort de son code pénal.

Suzanne Jabbour, Présidente du sous-comité des Nations Unies pour la Prévention de la torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants

Appelant l’ensemble des États à ratifier le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture, Suzanne Jabbour a profité de son passage à Amman pour promouvoir la concertation internationale et souligner l’importance de renforcer les standards internationaux, même s’ils interviennent après la souveraineté de chaque État.

Asem Rababa, Président du Centre d’études sur les droits humains (Adaleh), Jordanie

Asem Rababa, représentant de l’association Adaleh, partenaire d’ECPM en Jordanie, a pu émettre de nombreuses recommandations quant aux politiques de sensibilisation sur les mauvaises pratiques amenant à l’application de la peine capitale. Il propose notamment de travailler main dans la main avec les médias jordaniens pour promouvoir une culture de la tolérance et de respect des droits humains.