Iran Human Rights (IHRNGO) et Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM) ont présenté à Paris le 13 avril dernier le 15e rapport annuel sur la peine de mort en Iran qui présente une aggravation alarmante de la situation des droits de l’Homme dans le pays sous le prisme de l’utilisation de la peine de mort dans ce pays. La conférence de presse s’est déroulée dans les locaux d’ECPM, avec les interventions de son directeur général Raphael Chenuil-Hazan et du directeur général d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam en présence de nombreux journalistes de la presse française et internationale.
« La peine de mort est comme une épée de Damoclès pour l’ensemble du peuple iranien. »
Raphael Chenuil-Hazan
Ou sur la page YouTube d’Iran Human Rights
Consultez le 15e rapport annuel d’IHR et d’ECPM
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Iran, la soirée des cent voix
Le même jour, s’est déroulée la soirée des cent voix, organisée par le Barreau de Paris (Ordre des Avocats de Paris), Ensemble contre la peine de mort (ECPM), Reporters sans frontières (RSF) et le Collectif Azadi4Iran, tous mobilisés pour relayer la parole des Iranien·e·s sans voix et soutenir les défenseurs des droits humains en Iran.
Une soirée pluridisciplinaire, bouleversante, mêlant arts, plaidoiries, témoignages et interventions de défenseurs des droits pour dénoncer les violations des droits de l’homme et dire que la révolution continue en Iran. Les participants ont pu enregistrer leur voix afin de montrer leur solidarité envers le peuple Iranien.
Cette soirée représentait aussi l’opportunité d’informer et de sensibiliser sur l’utilisation de la peine de mort par l’Iran. Ainsi, après une présentation générale par le Rapporteur spécial des Nations unies sur les violations des droits de l’Homme en République islamique d’Iran, plusieurs intervenants ont pu insister sur différents points. Samira Mokarami, condamnée à mort à 15 ans en Iran avec sa mère et sa petite sœur a livré un témoignage poignant devant une assistance bouleversée qui s’est levée pour applaudir et soutenir le courage de la jeune femme. Avec affection, elle a rappelé à la mémoire de sa codétenue Reyhanneh Jabbari (exécutée en 2014), protagoniste du documentaire Sept hivers à Téhéran de Steffi Niederzoll.
Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur général d’Iran Human Rights a présenté la situation de la peine de mort en 2022 sur le fondement du rapport qui avait été publié le matin même. Il a aussi rendu un hommage spécifique aux manifestant·e·s exécuté·e·s en Iran affirmant que la peine de mort est l’outil considéré comme le plus efficace par les autorités iraniennes pour répandre la terreur.
Richard Sedillot, avocat et porte-parole d’ECPM a dénoncé la négation quasi systématique du droit à la défense de ceux qui sont condamnés. « Tout ce que nous faisons pour les défendre ici en France a une importance considérable. » Il a aussi rappelé l’importance du soutien des avocats en France et les particularités du recours à la peine de mort à l’égard des femmes comme révélatrice des violences institutionnalisées à l’égard des femmes en Iran.
Parallèlement, des avocates au Barreau interviennent pour faire honneur aux femmes d’Iran qui vivent sous toutes les nuances de la colère reprenant Zan Zendigi Azadi qui signifie Women Life Freedom en Farsi.