Le savoir-faire d’ECPM existe depuis de nombreuses années en matière d’enquêtes dans les couloirs de la mort à travers le monde. Notre enquête en République Démocratique du Congo en 2005 avait déjà reçu le Prix des Droits de l’Homme de la République française. Celle au Rwanda, réalisée en 2007, avait été citée par le gouvernement de Kagamé parmi les raisons qui l’avaient incité à abolir la peine de mort en 2008.
Après une enquête aux USA, au Maroc, en Tunisie, nous sortons cette année deux nouvelles publications de notre collection « Mission d’enquête » (s’en suivront trois autres : au Liban, en Indonésie et en RDC).
Pour la première fois, nous documentons les prisons et les couloirs de la mort en Mauritanie et au Cameroun. « Le Bagne au pays des sables » et Condamnés à l’oubli » nous rappellent la réalité crue de la peine capitale, même quand celle-ci n’est pas exécutée. Car c’est bien de cela que l’on parle : conditions de détention, relégation à l’oubli et isolement.
Faut-il d’ailleurs parler de couloir de la mort ? Ce n’est pas forcément justifié dans chaque pays ; cependant, partout où nos équipes et nos partenaires ont enquêté, les mêmes constats reviennent : extrême isolement, syndrome du condamné à mort, marginalisation, épée de Damoclès au-dessus de la tête des prisonniers, folie et maladies mentales, et finalement, sentiment d’abandon et d’exclusion de la société des humains.
Notre ambition, comme toujours, est de porter une connaissance fine et précise des différentes situations afin de permettre aux institutions et aux gouvernements de ces pays d’avancer en connaissance de cause. Reste maintenant aux gouvernements mauritanien et camerounais d’ouvrir le débat avec ECPM et ses partenaires. Nous sommes prêts, à eux de saisir l’ouverture au dialogue que nous leur proposons.
Dans un autre registre, mais toujours dans l’objectif de fournir le maximum d’information didactique au service de la compréhension du monde, de la raison, de la dignité et des droits de l’homme, ECPM se prépare à la sortie, début juillet, d’un document de référence « 10 questions/réponses pour mieux comprendre la situation des citoyens français condamnés à mort en Irak ». Parce que la peur ne peut pas être seule conseillère et que les principes des droits de l’homme, dont les français sont héritiers par l’exemplarité des « Lumières », la France doit aborder la gestion Post-Conflit en Syrie et en Irak, et les nombreuses condamnations à mort de ses ressortissants, autrement.
Enfin comme chaque année, depuis 15 ans, le char ECPM défilera lors de la « Marche des fiertés » à Paris afin de clamer haut et fort qu’« Aimer n’est pas un crime », dans le cadre de notre campagne « La peine de mort est homophobe ». Venez nous retrouver nombreux à Paris, ce samedi 29 juin !
Raphael Chenuil-Hazan, Directeur général ECPM