Le 19 novembre 2020, ECPM a rejoint une initiative : la mise en place du Tribunal international d’Aban chargé de juger des graves violations des droits de l’homme commises en novembre 2019 par les autorités iraniennes.
Le 15 novembre 2019, à la suite d’une flambée soudaine et massive des prix du carburant, des manifestations nationales ont éclaté dans tout l’Iran. Les manifestations ont été en grande partie pacifiques, mais dans certaines villes, les biens publics et privés ont subi des dommages, prétendument dus aux manifestants. A son apogée, à partir du 16 novembre, le gouvernement a imposé une fermeture quasi-totale d’Internet et a mené une répression brutale des manifestants. La police et les forces militaires ont tiré sur les manifestants et les ont arrêtés, tandis que les autorités ont restreint l’accès à l’information.
Des informations selon lesquelles des manifestants ont été tués sont apparues dès les premières heures des manifestations, le gouvernement en ayant admis au moins 255. Les médias et les organisations de défense des droits de l’homme ont cependant fait état d’un nombre de morts compris entre 304 et 1 500. L’organisation des droits de l’homme, Justice for Iran a documenté des incidents d’utilisation illégale de la force meurtrière dans 39 villes de 15 provinces, en moins de cinq jours, causant des centaines de morts et des milliers de blessés. Des centaines de personnes ont été arrêtées, certaines ont été condamnées à mort.
Un an plus tard, conformément à la politique approuvée par le chef suprême, les autorités ont continué de refuser d’ouvrir des enquêtes judiciaires ou des procédures pénales. Au lieu de cela, les familles ont dû se contenter de propositions d’argent et de « martyre » tout en étant menacées et intimidées si elles voulaient poursuivre leurs plaintes.
Le jour de l’anniversaire des atrocités de novembre, un groupe de défenseurs des droits de l’homme et trois organisations de défense des droits de l’homme ont créé un tribunal populaire international – le tribunal d’Aban (Aban est le mois où les atrocités ont eu lieu dans le calendrier iranien). Ces organisations comprennent Justice for Iran, Iran Human Rights et ECPM qui ont travaillé avec les familles des victimes et les manifestants, ainsi qu’avec les détenus dans le couloir de la mort et ceux dont la vie a été profondément affectée par les atrocités. Ils ont donné le mandat à un groupe d’avocats internationaux de renom (le panel) au nom de la communauté des victimes et du public d’enquêter sur les violations qui ont eu lieu entre le 15 et le 18 novembre 2019 en Iran.
Les conclusions des enquêtes rigoureuses menées par le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran (+,+), le secrétaire général des Nations unies (+,+) et des organisations telles qu’Amnesty International (+, +, +), Human Rights Watch (+) et Justice pour l’Iran (+, +) fournissent des preuves primordiales sur les graves violations des droits de l’homme commises par les forces de l’État pendant les manifestations et sur l’impunité absolue dont ont bénéficié les auteurs. Par conséquent, la création d’un tel tribunal est urgente et nécessaire.
Ce tribunal est composé d’un co-conseil, d’un panel, et de personnes et organisations qui l’ont approuvé.
En raison du contexte actuel, les audiences du Tribunal ont été reportées :