La Chine est classée en tête des États qui exécutent le plus de condamné.e.s à mort par an, juste avant l’Iran et l’Égypte. Pourtant, le pays refuse de communiquer ses données exactes, classées secret d’État. Selon Amnesty International, la Chine aurait exécuté au moins 483 personnes en 2020, mais ce chiffre exclue les milliers d’autres exécutions que l’on soupçonne d’avoir eu lieu la même année.
Parmi les chefs d’accusation figure la durée des procès : les prisonnier.e.s se voient parfois condamner à mort dans un temps record.
En pleine pandémie mondiale de Covid-19, la Chine a mis en place une campagne de répression des infractions pénales liées aux mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus, et a prononcé une condamnation à mort suivie d’une exécution dans un délai extrêmement court, dans le cadre d’une procédure accélérée (Amnesty international, rapport mondial 2020).
Le relais de la flamme olympique, symbole de paix et d’amitié entre les peuples, n’est pas assuré dans les couloirs de la mort. Dans la perspective du 8e Congrès mondial contre la peine de mort, Raphaël Chenuil-Hazan, directeur exécutif d’ECPM, renouvelle son invitation aux instances internationales du sport :
« J’appelle le Comité international olympique et les instances internationales sportives à revoir leurs critères de sélection des États pour les grands rendez-vous sportifs au regard du respect des droits de l’Homme et de l’utilisation de la peine capitale. »
En 2022, l’agenda sportif est chargé de nombreuses rencontres d’ampleur internationale organisées dans des pays rétentionnistes. Cet été, les championnats du monde de natation auront lieu au Japon, un pays dans lequel les condamné.e.s à mort sont averti.e.s moins de deux heures avant leur exécution, tandis que l’année sera clôturée par le plus grand rendez-vous du football au Qatar, un pays qui bafoue lui aussi le plus fondamental des droits, où les tribunaux peuvent se référer à la charia pour condamner à mort des hommes ayant eu des relations homosexuelles.
ECPM encourage l’ensemble de la communauté abolitionniste, les instances du sport et la société civile à allier leurs forces pour défendre les intérêts des condamné.e.s à mort et pour inscrire les évènements sportifs dans un contexte en phase avec les valeurs véhiculées par le sport. Les compétitions sportives n’ont pas leur place dans les pays ne respectant pas les droits humains.