L’Iran inarrêtable
Depuis quelques mois, comme nous le craignions depuis longtemps, la République islamique d’Iran instrumentalise la peine de mort contre les manifestant·es afin de faire passer un seul et unique message : nous avons le droit de vie et de mort sur nos citoyen·nes !
Nous avons d’ailleurs, lors de la cérémonie de clôture du Congrès de Berlin, décerné le Prix Robert-Badinter à l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh. Nous avons également porté la candidature de Narges Mohammadi, à la citoyenneté d’honneur de la ville de Lyon, en soutien au peuple iranien, aux défenseurs des droits de l’Homme et aux abolitionnistes en Iran.
Nous alertions depuis longtemps sur le régime iranien, capable de passer d’une gestion musclée des manifestations et de l’oppression des femmes à une répression massive et aveugle, avec comme point d’orgue la peine de mort et comme lieux, l’enceinte des tribunaux révolutionnaires et (notamment) la tristement célèbre prison d’Evin.
D’octobre à novembre 2022, ECPM s’est mobilisé avec ses partenaires, dont Impact-Iran et Iran Human Rigths pour appeler à la tenue d’une session spéciale sur l’Iran, lors de laquelle le Conseil des droits de l’Homme établirait un mécanisme d’enquête indépendant. Nous avons tenue des conférences de presse sur le sujet, interpellé le Conseil des droits de l’Homme à Genève et sensibilisé le corps diplomatique.
Notre rapport commun, ECPM et Iran Human Rights, Rapport, sur la peine de mort en Iran prévu en avril prochain, donnera une vision claire de la réalité sur le terrain et de l’horreur dans ce pays. Notre engagement pour faire plier le régime islamique d’Iran est total.
La perte d’un ami cher à la communauté abolitionniste
Le 16 février dernier décédait Henry Watkins Skinner dit Hank Skinner à l’hôpital de Gavelston. Il avait subi une attaque cérébrale, laissé sans soin ni attention durant près de 10 jours dans sa cellule en décembre dernier, il a lutté contre l’inéluctable avec courage. Nous suivons depuis des années le cas de Hank, d’abord parce qu’il était le mari de notre amie (et membre de notre conseil d’administration) Sandrine Ageorges-Skinner, mais aussi et surtout car le cas du dossier de Hank était emblématique de la tragédie de la peine de mort aux États-Unis. Une succession d’inepties, de gabegies, d’enquêtes bâclées et à charges, de scellés égarés, de preuves erronées, de rétractations de témoins, de tests ADN faisant jurisprudences…bref, tout ce qui fait d’un cas un possible innocent dans les couloirs de la mort.
J’avais eu l’occasion de le rencontrer en personne dans la prison de Livingston en avril dernier autour d’un moment qui restera à jamais gravée dans mes mémoires.
Nous pensons en ce moment tragique à tous ses soutiens, à ses avocats Rob et Doug, à sa famille et particulièrement sa fille Nathalie et enfin nous avons une tendre pensée en priorité à sa femme, mon amie Sandrine.
Retrouvez les grands moments du Congrès ici ainsi que l’ensemble des conférences en rattrapage ici.